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L'ACCOUCHEMENT

Comme nous, tu as sûrement eu ces infos à l’école ou au collège : pendant la grossesse, notre corps change et l’accouchement se déroule en plusieurs étapes. Voici des informations supplémentaires qui t’aideront à mieux comprendre ce qui se passe à ce moment-là.

1. Être maman ou pas : un choix

Certaines filles désirent avoir un ou des enfants, d’autres non. En tout cas, tu n’as pas à te sentir obligée de devenir maman un jour. C’est un choix qui n’appartient qu’à toi, même si certain-e-s pensent avoir leur mot à dire là-dessus (les parents, les amis, ton copain ou ta copine…). Tu peux prendre le temps d’y réfléchir et d’écouter ta petite voix intérieure

Certaines d’entre nous sont aussi mamans même si elles n’ont pas été enceintes, parce qu’elles sont en couple avec un homme ou une femme qui en a eu avec une autre personne, ou parce qu’elles ont adopté un ou plusieurs enfants. On peut donc être maman de différentes façons, et l’adoption en est un des exemples les plus courants. 

 

Si tu souhaites être enceinte, connaître ton anatomie te sera utile pour bien vivre cette période. Connaître ton propre corps et son fonctionnement peut te donner confiance en toi et te permettre de choisir la méthode d’accouchement la plus adaptée pour toi


Tu entends souvent que l'accouchement est le plus beau moment de ta vie, mais il ne faut pas oublier que dans les faits ça peut être long et douloureux. Il peut y avoir des complications qui nécessitent la présence de personnes compétentes. Pas d'inquiétude, si tu es enceinte, tu as 9 mois pour te préparer ! Les éventuels problèmes peuvent être repérés quand on laisse aux femmes le temps d’être à l’écoute de leur propre corps. Le dialogue avec les professionnel-le-s de santé est essentiel : c’est toi l’experte de ce que tu veux et ressens !

2. La grossesse

Si tu fais le choix d’être enceinte, que tu as envie d’avoir un enfant, tu te lances alors dans une  aventure qui va durer environ 9 mois. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la grossesse représente la période qui s’écoule depuis la conception jusqu’à la naissance du bébé. Comme tu as dû l’entendre dans les médias, les réseaux sociaux ou tes cours de SVT, ces 9 mois ne sont pas toujours faciles car ton corps évolue, tes émotions varient, bref tu rentres dans une période qui bouleverse ton quotidien. 

 

La grossesse est encore entourée de tabous. Durant ces 9 mois, les femmes sont censées être complètement épanouies, alors qu’on attend d’elles qu’elles suivent des règles très strictes et parfois difficile à suivre. C’est un peu contradictoire, tout de même ! 

On ne le répétera jamais assez et ça marche à toutes les sauces : ta grossesse = tes choix ! On entend partout que les femmes enceintes ne doivent pas faire-ci, pas manger ça, pas boire trop de ça, stop ! Bien vivre sa grossesse, c’est commencer par s’écouter. On impose aux femmes des injonctions, des interdits qui sont difficilement tenables. Est-ce que tu penses que si les hommes pouvaient être "enceints" ils toléreraient qu’on pose la main sur leur ventre ou qu’on leur dise de ne pas boire ou manger ce qu’ils veulent ?

 

Quand tu es enceinte, tu es aussi la cible de beaucoup de préjugés, de jugements. La prise de poids, la pression de garder son corps "d’avant", d’être toujours active mais pas trop, en sont des bons exemples. Tout le monde se sent autorisé de te dire ce que tu dois faire. Or, tu n’as pas à rentrer dans des cases de la soi-disant femme enceinte parfaite. Tu as notamment le droit d’être énervée, triste, de ne pas être bien, de le dire et de demander de l’aide. On ne se parle pas toujours assez de ces sujets entre femmes, de nos expériences. N’hésite pas à demander des informations à ta mère, ta sœur, ta copine. Les sources médicales peuvent être infantilisantes et sexistes.

Aussi, nous te conseillons de choisir un-e professionnel-le de santé respectueux-se, pas intrusif-ve physiquement et psychologiquement. Au lieu d’avoir recours à un-e gynécologue, on peut passer par des sages-femmes. Celles-ci t’accompagnent de manière personnalisée pendant toute ta grossesse. Cela permet notamment de t’aider à prendre du recul sur les protocoles (consultation médicale mensuelle, échographies, bilans sanguins et dépistages) qui sont souvent automatiques, mais pas toujours nécessaires dans le cas d’une grossesse normale. 

 

Chaque femme vit sa grossesse différemment, mais on a tendance à ne pas écouter les femmes enceintes en considérant qu’elles ne sont pas capables de prendre les bonnes décisions. Elles sont souvent victimes de discours culpabilisants sur ce qu’elles doivent et ne doivent pas faire "pour le bien du bébé". Tu as ton mot à dire. Tu as le droit de refuser des actions que tu jugerais inutiles ou ne correspondant pas à ce que tu veux pour toi. Il ne faut pas hésiter à dire non, à dénoncer les violences que tu peux subir. Tout le monde cherchera à te donner son avis, tu peux les écouter, mais il faut que tu t’écoutes toi en premier.

3. Les douleurs

Lorsque tu accouches, ton corps se transforme de manière exceptionnelle pour pouvoir faire sortir le bébé, ce qui est pour la majorité des femmes très douloureux. La plupart des douleurs sont dues à des contractions des muscles du vagin, mais le contexte joue aussi. Le lieu, le rythme et les personnes qui entourent les femmes au moment de l’accouchement peuvent avoir un effet très important sur le ressenti.

 

Heureusement, il existe des solutions pour soulager la douleur. La péridurale est une technique d’anesthésie locale utilisée dans la plupart des accouchements. Un produit chimique est injecté en bas du dos avant ou pendant l’accouchement afin d’atténuer les douleurs. 

Il existe également d’autres manières de soulager les douleurs qui peuvent apparaître pendant la grossesse et pendant l’accouchement. Il est possible, par exemple, de faire des séances d’acupuncture, de yoga prénatal, de sophrologie, d’haptonomie et même de prendre de l’homéopathie pour se préparer à l’accouchement. Les massages ou les bains d’eau chaude peuvent aussi avoir un effet calmant.

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Le savais-tu ? Le produit injecté pendant la péridurale peut avoir des effets mal connus sur notre corps pendant et après l’accouchement.

En effet, les hormones qui t’aident à accoucher en dilatant, c’est-à-dire en élargissant ton col de l’utérus, chutent avec la péridurale. 

Cette anesthésie immobilise aussi le bassin et contraint les femmes à rester couchées sur le dos, jambes écartées, pieds dans les étriers. Ce qui n’est pas la position naturelle pour accoucher, les femmes ont longtemps accouché debout ou accroupies en s’aidant de la gravité. Or, sous péridurale, impossible d’aller aux toilettes, de se mettre accroupie, de se tourner sur le côté si on en a envie pour soulager les douleurs. Bref, on ne peut pas être aussi active qu’on le voudrait dans le déroulement de l’accouchement. 

Le savais-tu ? Dans certaines maternités, tu pourras bénéficier d’une péridurale nommée "déambulatoire" car le dosage des produits anesthésiques te permet de marcher, d’uriner spontanément, de bouger. Malheureusement, cette anesthésie est peu pratiquée en France alors qu’elle te permet d’être actrice de ton accouchement en te laissant libre de prendre la position que tu veux.

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Les équipes médicales doivent te donner toutes les informations sur les risques liés à la péridurale, pour que tu puisses te faire ton propre avis. Tu as le droit de demander des documents sur la question s’ils ne te les donnent pas directement.

Le savais-tu ? La masturbation peut t’aider pour accoucher avec moins de douleurs !

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4. Le droit de dire non

Beaucoup d’interventions médicales sont pratiquées alors même qu’elles ne sont pas nécessaires et que nous n’avons pas donné notre accord. Par exemple, on pratique parfois trop rapidement des césariennes, des péridurales ou encore des épisiotomies parce que les hôpitaux et les équipes médicales sont surchargés et parce que souvent les personnels ne sont pas suffisamment formés à être à notre écoute.

 

Il faut savoir que de manière générale, aucun acte médical, ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans qu’on te l’ait demandé et que tu aies donné ton accord. Cela signifie que les professionnel-le-s de santé doivent t’expliquer clairement : 

 

  • les différents traitements, actes et examens proposés,

  • leur utilité,

  • leur nécessité ou leur urgence éventuelle,

  • leurs conséquences directes sur ton corps,

  • ce que tu risques en refusant,

  • leurs risques fréquents ou graves normalement prévisibles,

  • l'existence d’autres solutions.

 

Tu dois ainsi disposer de toutes les informations nécessaires pour bien comprendre la situation et donner ton accord (ou non) aux actes médicaux et aux traitements qui te sont proposés.

Si tu n’obtiens pas ces informations directement, tu as le droit de les demander pour te faire ton propre avis sur ce qui est le mieux pour toi avant et le jour de l’accouchement.

Tu as toujours le droit de dire non, et les professionnel-le-s doivent respecter ton choix.

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